Les économistes prévoient que la Banque du Canada poursuivra la baisse de ses taux d’intérêt, suite au ralentissement de l’inflation à 1,6 % en septembre 2024. Toutefois, il est important de souligner que les premières baisses de taux en juin et juillet 2024 n’ont pas eu l’effet espéré sur le marché immobilier. Au lieu de déclencher une reprise significative, ces réductions ont laissé de nombreux acheteurs potentiels en attente, avec un marché immobilier qui demeure relativement stagnant. Nous avons certes vu une hausse du nombre de vente, mais la diminution du nombre d’inscription demeure un enjeu sérieux.
Pourquoi ces baisses de taux n’ont-elles pas relancé le marché?
Les baisses de taux étaient censées rendre l’accès à la propriété plus abordable en réduisant les coûts d’emprunt, mais plusieurs facteurs ont limité leur impact. Premièrement, la hausse rapide des prix immobiliers durant la pandémie a laissé de nombreux acheteurs potentiels hésitants. Malgré la réduction des coûts hypothécaires, les prix des maisons et des loyers continuent de rendre le marché inabordable pour de nombreux acheteurs potentiels.
Deuxièmement, le montant des réductions de taux, notamment la baisse de 25 points de base en juin, a été jugé insuffisant pour inciter un nombre significatif de nouveaux acheteurs à franchir le pas. Les experts du secteur ont noté que des baisses plus substantielles, cumulant peut-être 100 points de base, pourraient être nécessaires avant de voir une véritable relance du marché immobilier. Cette baisse de 1% du taux directeur de la Banque du Canada semble envisageable à la lumière du faible taux d’inflation.
Finalement, il faut noter que l’inflation des dernières années sur des biens essentiels comme la nourriture a réduit de façon considérable le revenu disponible des ménage. Cette réduction limite de façon importante la capacité de plusieurs acheteurs de faire le saut.
Les risques d’une surchauffe du marché
Paradoxalement, la Banque du Canada a aussi exprimé des craintes qu’une réduction excessive des taux ne provoque une surchauffe du marché immobilier. Si les baisses de taux sont trop agressives, cela pourrait inciter un afflux d’acheteurs qui ont reporté leur décision d’achat, ce qui pousserait les prix encore plus haut dans un marché où l’offre de logements est déjà limitée. Cette situation risquerait de faire repartir à la hausse l’inflation dans le secteur du logement, un phénomène que la Banque tente justement de maîtriser.
Conclusion : Une situation à surveiller de près
Les récentes baisses de taux n’ont pas encore eu l’effet dynamisant attendu sur le marché immobilier canadien, et les futurs ajustements devront être soigneusement calibrés pour éviter une surchauffe du marché tout en rendant l’accès à la propriété plus accessible. En attendant, le marché reste sous tension, avec des prix qui demeurent élevés et une offre de logements insuffisante pour répondre à la demande croissante. Les économistes anticipent que plusieurs autres baisses de taux pourraient être nécessaires pour observer des changements significatifs dans l’activité immobilière.